EXCLUSIF – Fabio Quartararo (partie 2) : « Je demande du changement depuis quelques années »

Dans cette deuxième partie de notre entrevue exclusive, Fabio Quartararo parle des changements qu’il attend de la part de Yamaha, de l’arrivée d’Alex Rins et du nombre de Yamaha sur la grille.

Qu’attends-tu de la part de Yamaha à court terme ?

« D’arriver à Valence et de voir une différence en termes de moteur. Selon moi, c’est la première chose que je veux ressentir. Avoir un moteur plus puissant. Après, sincèrement, il y a énormément de choses. L’aéro, le moteur, le châssis — parce que le châssis n’est plus le même qu’il y a quatre ans, on a beaucoup perdu —, les devices, tout ce qui permet de mettre du poids sur l’arrière pour avoir plus de traction… Avec le moteur déjà, je pense qu’on peut faire un très grand pas en avant et, avec ça, on peut jouer davantage avec l’aéro. Je veux arriver à Valence et ressentir une différence. Et même si je ne la ressens pas, je veux voir sur les datas que je gagne. Parce qu’à Misano, on n’a rien gagné. »

Est-ce difficile de rester positif ?

« Il faut toujours être positif, mais, pour moi, Yamaha n’a pas eu que trois mois. Depuis 2021, je pousse énormément pour avoir des gros changements. Même l’année durant laquelle je suis devenu Champion du Monde, je crois que sur 18 courses je me suis qualifié en première ligne à 14 reprises, j’ai fait une saison parfaite. Maintenant, c’est plus difficile parce que tout simplement je n’arrive pas à faire une bonne qualification. Les deux fois où je me suis qualifié en troisième ligne, à Austin et en Inde, j’ai terminé sur le podium parce que notre rythme était bon, et il y a eu deux chutes devant nous. C’est quelque chose qu’il va falloir changer. Je demande du changement depuis quelques années. »

L’an prochain, tu auras Alex Rins comme coéquipier qui a couru pour Suzuki et Honda, est-ce une bonne recrue pour l’équipe ?

« Je pense qu’il pourra apporter quelque chose de plus. Ce sera le seul pilote de la grille qui aura couru pour trois marques différentes en trois ans. Trois marques japonaises, trois mentalités différentes donc on espère qu’il pourra apporter quelque chose. Il aura roulé sur un V4, après avoir officié sur un quatre en ligne, donc je pense que ça sera intéressant de voir sa réaction et ce qu’il peut apporter. »

Deux Yamaha sur la grille, est-ce finalement un handicap par rapport aux autres constructeurs ?

« Pour moi, il faut une structure comme Aprilia en ce moment, avec Miguel (Oliveira), Raul (Fernandez), sans parler de Ducati qui compte trois team satellites, et même Honda… Ils ont des équipes satellites fortes. Selon moi, la meilleure année pour Yamaha en termes d’équipe satellite, c’est lorsque j’étais avec Franco (Morbidelli) en 2019 chez Petronas. Plus que de faire évoluer la moto, on était quatre à se battre pour être le premier pilote Yamaha. Même en termes de pilotage, on arrivait tous à faire un petit step, parce qu’on voulait tous être le premier. Moi, je voulais être le premier pour pouvoir prendre la place de Valentino (Rossi) ou de Maverick (Viñales) dans l’équipe officielle. Je pense que c’est ça qu’il faut avoir… un team avec des jeunes qui ont faim de prendre notre place. »

À l’image de Michele Pirro pour Ducati ou de Dani Pedrosa chez KTM, penses-tu qu’il faille solliciter Cal Crutchlow davantage ?

« Plus de wildcards et des tests sur des circuits où tout le monde va. On va en Aragon, il y a du sable et il y fait très chaud, donc ça ne roule pas. Pendant ce temps, Pedrosa est en train de boucler des centaines de tours à Misano, il y a toute la VR46 qui y fait des tours, la piste est parfaite, il y a des voitures, il y a des MotoGP… Il faut aller dans des endroits un peu plus cohérents que Motegi et Aragon. »

Marc Marquez a quitté le navire Honda pour rejoindre Ducati, une menace de plus en 2024 ?

« Je redoute parce que c’est un pilote de plus qui était déjà toujours devant et ce sera un pilote de plus qui se battra pour la victoire et pour le Championnat. Même de voir Franco (Morbidelli) sur une Ducati sera intéressant. Ça sera intéressant de voir à la vitesse à laquelle ils iront et surtout comment ils vont s’adapter. »

Retrouvez la première partie ici.