Dernier sur la grille, troisième sur le podium à l’arrivée : Jaume Masia a fait la remontée de l’année lors du Grand Prix de Malaisie.
Rien de ce qu’il s’est passé dimanche dernier n’avait été prévu par Jaume Masia. À Sepang, le pilote espagnol s’était qualifié 11e, et visait sans aucun doute une place dans le top-10, comme régulièrement cette année. Alors qu’il sortait de la pit-lane et faisait son tour pour rejoindre la grille, sa KTM s’est arrêtée au virage 14, la faute à un problème de batterie. Avec l’aide des commissaires, il a réussi à rentrer sur la grille, mais a dû partir 30e.
« Le protocole est que la batterie se change toujours sur la grille, par sécurité, explique-t-il à Marca. Pendant le warm-up j’ai vu un avertissement de « batterie faible », même si je ne lui avais pas donné tant d’importance. Mais pendant le tour de reconnaissance la moto s’est arrêtée. J’ai essayé de la remettre en route pour l’amener sur la grille… Au final les commissaires l’ont fait et j’ai pu partir. »
Plus le temps passait, moins il se voyait prendre le départ. Il était dans son box, en train d’attendre son équipe, lorsqu’il s’est résolu. Puis « d’un coup est arrivé un gars de chez KTM et il m’a dit ‘coursm cours, c’est bon’, alors que je retirais ma combinaison… J’ai enfilé mes gants pendant que je courrais, le public m’applaudissait… C’était dingue ». Il a été autorisé à partir mais bon dernier : 30e.
Jaume Masia a alors réalisé une course de folie. Au premier tour, il était 19e , au troisième tour, il était 11e, au contact du groupe des leaders. « Je ne sais pas d’où m’est venu le rythme pour remonter. Quand tu es rapide, tu as le rythme… Tu te crées des attentes. Mais comme je considérais que tout était perdu, j’étais serein. Cette tranquilité et cette sérénité m’ont apporté de la concentration. »
Le pilote KTM estime avoir fait les choses dans le bon ordre, grâce à l’expérience qu’il accumule au fil des courses. « J’apprends à mieux gérer. L’an dernier je serais arrivé dans le groupe et j’aurais lâché. Là, j’ai gardé des forces, je ne les aient pas gaspillées et je me suis activé sur la fin. Ça a été très difficile parce que le groupe était très rapide. »
Il termine finalement 3e, profitant notamment de la chute d’Albert Arenas. Il n’était plus monté sur le podium depuis dix épreuves. Un résultat inespéré. « Je n’arrive pas à y croire, s’étonnait-il à l’arrivée. Je donnais la course pour perdue après le problème technique que j’ai eu. J’ai dû courir depuis l’autre bout de la pit-lane, sous la chaleur malaisienne. Je la croyais perdue car je partais 30e et nous n’avions pas un rythme excessivement compétitif. »
L’exploit de Jaume Masia lui permet de gagner une place au championnat, passant du 9e au 8e rang. Sauf scénario improbable, sa place dans le top-10 final est assurée.
En 2020, il sera pilote Leopard Racing à la place de Lorenzo Dalla Porta, champion du monde en titre et vainqueur à Sepang. « Voir Dalla Porta gagner trois courses consécutives prouve que la moto n’est pas mauvaise, même si lui est aussi un grand pilote et la moto l’accompagne beaucoup. C’est bien de voir que la moto que j’aurai l’an prochain gagne des courses. »
Classement Moto3 après Sepang (18/19) : 1. Dalla Porta 279, 2. Canet 190 (-89), 3. Arbolino 175 (-104), 4. Ramirez 174 (-105), 5. McPhee 156 (-123), 6. Antonelli 128 (-151), 7. Vietti 127 (-152), 8. Masia 121 (-158), 9. Suzuki 111 (-168), 10. Arenas 108 (-171)… Classement complet ici