Touché par Marc Marquez à Spielberg, Aleix Espargaro en veut à la Direction de course de ne pas sanctionner le pilote Honda. « On passe pour des idiots », lâche-t-il, assurant que les autres pilotes se plaignent aussi constamment du panel de commissaires.
Entré dans la deuxième partie de saison avec le rêve de décrocher un premier podium sur l’Aprilia RS-GP, Aleix Espargaro devra encore attendre. Le Grand Prix de Styrie, dont il partait septième, n’a pas tourné à son avantage. À aucun niveau.
Au premier départ, le Catalan a été victime d’un freinage muscle de Marc Marquez, qui l’a touché et fait sortir du circuit. Une deuxième chance lui a été présentée une demi-heure plus tard, à la faveur d’un nouveau départ après sortie d’un drapeau rouge. Rebelotte : placé à l’extérieur de Fabio Quartararo au premier virage, Marc Marquez s’est trouvé à l’intérieur d’Aleix Espargaro, et l’a envoyé hors-piste. Reparti dix-septième, il s’est lancé dans une remontée qui s’est achevée dès le cinquième tour, la faute à une casse moteur.
Furieux contre Marc Marquez lorsqu’ils étaient en piste, Aleix Espargaro n’a finalement pas dirigé sa colère vers le pilote Honda une fois l’arrivée franchie. Il se dit habitué à ces manoeuvres, et en veut plutôt à la Direction de course de ne pas le sanctionner. Mais ce qui l’énerve le plus, dit-il à la télévision espagnole DAZN, c’est le manque de fiabilité de sa machine.
Une nouvelle panne pour Aprilia : « Je suis plus en colère contre Aprilia et moi-même ; je n’ai pas pu terminer la course à cause d’un problème mécanique, et ça m’énerve plus. (…) Une usine ne peut pas avoir de problèmes techniques en course, c’est impossible. Ce n’est pas la première fois que ça nous arrive. Le moteur a cassé, c’est un problème grave. (…) Je suis en colère car j’ai fait deux bons départs. Mais ce qui m’énerve le plus, c’est ne pas finir la course à cause d’un problème moteur. »
Des commissaires qui ne réagissent pas : « Il n’y avait pas la place, surtout au premier départ où il m’a percuté fort au bras et m’a sorti du circuit, et pareil au deuxième départ. (…) Je n’ai pas parlé avec Marc, mais au final c’est Marc. Je ne suis pas trop en colère contre lui, il a fait une action à la limite du sale mais il roule comme ça. Le problème est qu’il doit y avoir quelqu’un avec des règles qui pénalisent ces actions. Je parlerai avec lui si je le croise, il sait ce qu’il a fait, il sait parfaitement qu’il a sorti un pilote du circuit. »
« Je ne veux pas accuser Marquez, ça n’a pas de sens. Marc est Marc, il fait des dépassements comme ça à chaque course depuis dix ans. Ceux que j’accuse, ce sont les commissaires. Peut-être qu’ils regardaient la dernière journée des Jeux Olympiques ? C’est difficile à comprendre. Marc a décidé de faire ces actions en pleine course, chacun est libre de faire ce qu’il veut, et c’est aux commissaires de sanctionner. »
« Ce qui m’énerve est qu’ils pénalisent quand un pilote provoque une chute, mais ce qu’ils doivent sanctionner, c’est l’action, peu importe le résultat. Si aujourd’hui il m’avait touché, Rins et moi, et que nous étions tombés, il aurait été sanctionné. Mais comme personne n’a chuté, il n’y a pas de sanction. »
Tous les pilotes pensent pareil : « Je ne veux pas parler plus des commissaires, je ne comprends rien à leur travail. Il n’y a pas de communication entre les pilotes et les commissaires. Nous nous plaignons tous d’eux lors des réunions de la Commission de sécurité, mais ils n’apparaissent pas et nous ne pouvons pas parler avec eux. Nous ne comprenons pas les sanctions, c’est frustrant. C’est une guerre que nous ne pouvons pas gagner. »
« Nous avons tous les instruments pour que ce soit le meilleur championnat du monde, et de loin : une organisation géniale, des pilotes qui ont de la voix, de la communication avec les organisateurs, des circuits chaque fois meilleurs, plus de marques, plus d’argent. Mais sur une chose aussi basique, on passe pour des idiots, il n’y a pas moyen de le changer. Et quand tu te cognes à un mur, tu te frustres. Et ce n’est pas seulement moi ; tous les pilotes se plaignent du même système. »
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[…] Styrie, Espargaro furieux : « Les commissaires regardaient les Jeux Olympiques ? » […]
MM fausse beaucoup de courses. Il n’est jamais sanctionné, les autres finiront par faire pareil. On est pas en BMX.