Pol Espargaro aurait pu signer chez Suzuki en 2015, mais a préféré rester fidèle à Yamaha dans l’espoir de rejoindre l’équipe d’usine à la place de Valentino Rossi.
Champion du monde Moto2 2013, Pol Espargaro est arrivé en MotoGP en 2014. Ses débuts se sont faits sur la Yamaha YZR-M1 de l’équipe satellite Monster Yamaha Tech3. Et ce furent de très bons débuts, puisqu’il a fini sixième du championnat avec 14 courses sur 18 terminées dans le top-10.
À ce moment-là, Suzuki préparait son retour en MotoGP, entériné en 2015 avec la paire Aleix Espargaro/Maverick Viñales. Mais la firme japonaise s’est aussi intéressée à l’autre Espagaro, Pol. L’Espagnol a cependant préféré écouter Yamaha, qui lui faisait miroiter une place dans l’équipe officielle. C’est en tout cas ce qu’affirme le principal intéressé.
« Lors de ma première année chez Yamaha, j’ai terminé sixième, très proche du cinquième qui était Dovi avec la Ducati. C’était l’année où Suzuki allait revenir en MotoGP et j’ai eu une offre. À ce moment-là j’avais des promesses de Yamaha, je parlais avec eux en imaginant la retraite de Valentino Rossi. Après ma première année en MotoGP, et en finissant (proche du) top-5, ils m’ont dit ‘attends, car peut-être que tu iras dans l’équipe d’usine’. »
Mais la retraite de Valentino Rossi n’est pas arrivée. L’Italien s’est même surpassé en luttant pour le titre en 2015 – il termine vice-champion du monde –, alors que Pol Espargaro est redescendu au neuvième rang. « La deuxième année chez Yamaha n’a pas été aussi bonne, j’ai eu un syndrome des loges et j’ai dû me faire opérer à la mi-saison. Ce ne fut pas une grande année, et j’ai vu à ce moment-là que Suzuki faisait quelques résultats incroyables, les pilotes commençaient à aller très vite. »
« À ce moment-là je me suis dis ‘Ok, j’ai pris la mauvaise décison, j’aurais dû aller avec eux quand j’en ai eu l’opportunité’, confesse-t-il. Être pilote d’usine en MotoGP est important pour apprendre et grandir comme pilote, Ça t’apprend beaucoup de choses. Donc je me suis dit que si une autre usine venait à m’offrir un contrat en MotoGP, je devais le prendre. »
D’où son appétence à rejoindre KTM en 2017, quand l’opportunité s’est présentée. « Pour Suzuki c’était différent, car ils avaient été en MotoGP avant, mais KTM était totalement nouveau ici. Mais je me suis dit que si je ne l’acceptais pas et que dans le futur ils commençaient à obtenir de bons résultats, j’allais me suicider (Rires). Et c’est arrivé, nous avons commencé à faire des podiums et des poles. Je crois que ce fut l’une des meilleures décisions de ma vie, même si j’ai beaucoup souffert. »
Sa quatrième campagne sur la KTM RC16, en 2020, s’est achevée à une surprenante 6e place. Son aventure avec la firme autrichienne a pris fin au Grand Prix du Portugal 2020, avant qu’il ne rejoigne Honda.