Les chronos d’Alex Rins ne mentent pas : le pilote Suzuki avait la vitesse pour se battre pour le podium au Grand Prix d’Espagne. Mais comme au Portugal, une chute a ruiné toutes ses chances.
38 secondes. C’est, sur le papier, ce qu’Alex Rins a perdu en tombant dans le virage 6 du circuit de Jerez, dès le troisième tour du Grand Prix d’Espagne. C’est aussi l’écart qui le sépare du vainqueur, Jack Miller, à l’arrivée (38, 234 secondes), malgré une course faite avec un aileron en moins. Il serait évidemment erroné de dire que sans tomber, le pilote Suzuki aurait gagné : en roulant seul, on dépense moins d’énergie qu’en paquet et on peut imprimer son rythme plus facilement. Mais le décompte a quand même de quoi donner des regrets.
Qualifié 9e, Alex Rins a plutôt réussi son départ et ses premiers kilomètres. Il remontait et était à la lutte pour la 6e place avec son coéquipier Joan Mir quand tout a basculé dans le virage 6, situé au bout de la plus longue ligne droite du circuit.
« Le virage avant la ligne droite est un droit, l’inertie nous fait aller vers la droite, ensuite il nous faut aller sur la gauche pour préparer le prochain droit, raconte-t-il. En faisant ça on passe généralement sur une bosse, et je ne sais pas si c’est à cause du réservoir plein ou du fait d’avoir plusieurs pilotes devant moi, mais j’ai freiné fort et l’arrière de la moto s’est levé. Ça m’a contraint à relâcher un peu le frein, et quand j’ai repris le frein j’ai vu que je ne pouvais pas entrer dans le virage. Quand, une fois sur la zone sale, j’ai tourné la tête pour voir si je pouvais reprendre la bonne trajectoire, j’ai perdu l’avant. »
Reparti, le pilote Suzuki a bouclé son tour en 2’16, au lieu du 1’38 qu’il allait réaliser. Derrière, il n’a cessé de rouler en petit 1’38 jusqu’à la fin. Comme un certain Jack Miller, vainqueur au bout des 41 minutes de course. « C’est dommage. Dans la chute j’ai perdu l’un des deux ailerons, donc l’aérodynamique n’était pas très bonne. Malgré ça nous avons été capables d’avoir un rythme incroyable. À 10 tours de la fin nous étions à la hauteur des premiers. Je roulais peut-être un dixième plus vite que Miller. »
Avec deux résultats blancs consécutifs, Alex Rins descend à la 9e place du championnat à 43 points du leader, Francesco Bagnaia. Inquiet ? Non, parce qu’il sent qu’il a la vitesse pour gagner. « L’an dernier j’ai chuté deux fois et nous avons terminé à la troisième place, rappelle-t-il. Je serais plus inquiet si je n’avais pas eu ce rythme. Depuis quelques courses, la sensation est que le rythme pour être devant est là. Il nous manque de bien nous qualifier et faire une bonne course dès le départ, comme à Portimao et en Aragon (2020). »
« Si on enlève la chute, le seul point négatif est la qualification. Nous devons nous concentrer sur la qualification, mettre toute notre énergie sur un tour et nous battre pour la première et la deuxième ligne », se fixe-t-il pour objectif. Il aura l’occasion d’essayer le 15 mai au Mans, pour la séance qualificative du Grand Prix de France.
GP d’Espagne : Résultats – Championnat
Lecteurs, vous suivez le travail sérieux et passionné de GP-Inside. Nous faisons appel à vous : aidez notre petite rédaction à continuer en devenant Premium. Au programme : site 100 % sans pub, développement du média, contenu exclusif & amélioré, concours à chaque GP, etc. Merci du soutien !