Il restera le dernier pilote tricolore à avoir gagné un Grand Prix en 500. C’était en 1999. Depuis, Régis Laconi est toujours resté dans le cœur des spectateurs. Généreux sur la poignée de gaz comme dans sa vie quotidienne ou avec ses fans, il ne rate pas une course, et livre son analyse du début de la saison 2022 de Moto GP.
GP Inside : Avant de parler du GP d’Indonésie, dis-nous ce que tu deviens ?
Régis Laconi : « Je suis ambassadeur de la marque de casques LS2, ce qui veut dire que j’accompagne des opérations de promotion ponctuelles avec Jean-Marc Manuguerra, le responsable pour la France, sur des salons ou chez des concessionnaires. Je fais aussi quelques roulages sur circuit pour Ducati avec l’école de pilotage BMC de mon pote William Costes qui, comme moi, est un ancien pilote. »
« Cette année, je vais aussi être consultant pour Canal+ sur trois ou quatre Grands Prix, notamment pour remplacer Randy De Puniet qui sera occupé à rouler en championnat du monde d’Endurance. Je me réjouis vraiment de pouvoir transmettre ma passion et mon expérience aux téléspectateurs, et de revoir ce milieu que j’apprécie tant, ainsi que quelques personnes comme par exemple Paolo Ciabatti, le directeur sportif de Ducati, avec qui j’ai établi des liens très forts quand j’étais pilote officiel pour la marque en Superbike. »
Est-ce que la compétition te manque ?
R.L : « C’est un manque qui ne me quittera jamais car je suis né pour ça ! Depuis le jour où je me suis retrouvé au guidon d’une moto quand j’étais enfant, toute ma vie a tourné autour des courses et de la compétition. J’ai eu la chance d’avoir un parcours qui m’a amené très vite au plus haut niveau, d’abord avec l’Équipe de France, puis les Grands Prix en 250cc et 500cc, et enfin le Superbike, avec des milliers d’heures d’entrainement derrière. Toute ma vie a été consacrée à la moto donc je confirme que ce n’est pas facile de décrocher ! Je me suis toujours donné à fond pour faire le meilleur résultat possible, mais aussi – et peut-être surtout –, pour faire plaisir au public, à ceux qui m’ont soutenu et qui faisaient des sacrifices pour venir m’encourager. Je leur devais bien ça ! Je fais énormément de sport pour combler ce manque, j’ai besoin de me dépenser et je fais beaucoup de vélo de route, environ cinq fois par semaine. »
Qu’as-tu pensé du GP d’Indonésie ?
R.L : « Avant de parler de la course, je dois dire que j’ai été impressionné par la chute de Marquez au warm-up, il m’a fait vraiment peur ! En plus, je ne comprends pas ce qui a pu se passer, à cette vitesse l’électronique aurait dû empêcher ce décrochage de l’arrière, c’est très surprenant. »
« En course j’ai été bluffé par l’aisance de Fabio Quartararo sur le mouillé alors qu’avant, ce n’était vraiment pas son point fort. On avait l’impression qu’il roulait sur le sec, avec son style de pilotage fluide et naturel où on dirait qu’il ne force jamais. Johann Zarco a fait aussi une course magnifique, même si on sait qu’il est rapide dans ces conditions. Quel bonheur de voir deux français sur le podium, c’était génial ! Maintenant, j’ai hâte de voir la suite pour savoir si la Yamaha de Fabio lui permettra de se battre aux avant-postes, car la course au Qatar nous a plutôt montré le contraire. On a bien vu qu’il était handicapé par son manque de puissance. »
Et concernant les autres pilotes ?
R.L : « La surprise vient clairement de KTM. Je ne m’attendais pas à les voir aussi bien placés alors qu’ils ont en fait assez peu d’expérience en Moto GP, et après deux courses ils ont déjà deux pilotes dans les quatre premiers. Visuellement, la moto semble très saine alors qu’elle bougeait beaucoup plus avant. On dirait qu’ils ont mis le doigt sur des réglages efficaces en trouvant une bonne combinaison entre le moteur et le châssis. J’ai été impressionné par l’aisance d’Oliveira, c’est évidemment un très bon pilote, mais là il donnait une sensation de facilité étonnante. La situation des pilotes officiels Ducati est assez inquiétante, surtout pour Bagnaia qui ne marque qu’un seul point en deux courses. Je pense que la nouvelle moto manque de développement car en fait il y a eu assez peu d’essais pendant l’hiver. La Ducati qui est en tête du championnat est celle de Bastianini, et c’est celle de l’année dernière ! »
« Je pensais aussi que les Suzuki seraient mieux placées car, de toute évidence, elles ont beaucoup progressé en performance par rapport à l’an passé, mais ça ne se voit pas encore sur les résultats en course. En tout état de cause, il est encore trop tôt pour se prononcer, la saison va être longue et il faut attendre encore trois ou quatre épreuves pour pouvoir tirer des conclusions sur les pilotes qui vont jouer le titre. En tout cas, je me régale à suivre les courses et… Vivement le prochain Grand Prix ! »
Mandalika, Quartararo (2e) : « J’ai trouvé quelque chose sur le mouillé ! »
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« A cette vitesse l’électronique aurait dû empêcher le décrochage du pneu arrière » écrit Régis Laconi . Mais il me semble (corrigez moi si j’écris une bêtise) que Marc Marquez préfère piloter sans assistance électronique qu’il « débranche » donc systématiquement.ou en partie seulement
Super article, merci !
On va se régaler… Ça, c’est sûr et certain Régis Laconi.