Le fournisseur Brembo a recommandé aux équipes MotoGP d’utiliser leur nouveau système de freinage avant le Grand Prix de Styrie. Celle de Maverick Viñales ne l’a pas fait et cela pourrait expliquer pourquoi ses freins ont lâché en pleine course.
L’accident de Maverick Viñales est l’un des événements qui ont marqué le Grand Prix de Styrie. Les freins de l’Espagnol ont « explosé » – selon ses propres mots – en pleine ligne droite, alors qu’il entrait dans son 17e tour. Derrière lui, Alex Marquez dit avoir vu des débris voler de la M1. Alors que le virage 1 approchait, il s’est retrouvé sans freins et a dû se jeter de sa moto, avant que celle-ci n’atteigne les protections de sécurité puis ne prenne feu.
Que s’est-il passé pour en arriver là ? Aucune explication n’a réellement été donnée dimanche soir, mais des pistes commencent maintenant à être levées. L’entreprise Brembo, qui fournit les freins, a contacté les équipes par mail entre les Grands Prix d’Autriche et de Styrie, afin de leur recommander d’utiliser un nouveau système de freinage introduit en 2020, qui comprend notamment des étriers plus grands. « La société italienne a clairement indiqué aux équipes que, si elles ne suivaient pas ses conseils, Brembo ne serait pas responsable d’un quelconque incident qui pourrait survenir lors de la deuxième course » de Spielberg, révèlent nos confrères de Motorsport.
Or, Maverick Viñales est le seul des quatre pilotes Yamaha à ne pas avoir utilisé ce nouveau système de freinage.
Le patron de l’équipe Monster Energy Yamaha MotoGP, Massimo Meregalli, justifie cette décision : « Maverick n’a pas utilisé l’évolution parce qu’il n’a jamais souffert des très hautes températures dont les autres ont souffert le week-end dernier, et aussi parce que quand il a essayé le nouveau système, il n’avait pas les sensations qu’il recherchait. Donc pour ces raisons nous avons utilisé le système ‘conventionnel’. Il est probable qu’il n’a pas pu refroidir le système parce qu’il était derrière d’autres pilotes, et après cinq tours il a commencé à ressentir quelque chose, mais a tenté de gérer la situation. »
Cela pourrait être un début d’explication quant à l’incident qui s’est produit dimanche, pendant la course. Yamaha promet d’essayer de faire la lumière sur ce qu’il s’est passé, « mais ce ne sera pas facile parce que la moto n’est pas en bon état, prévient Massimo Meregalli. Mais d’ici Misano, j’attends de recevoir plus d’informations de la part de nos ingénieurs japonais ».
Joan Mir, arrivé 4e, utilisait aussi le système ‘standard’ mais n’a pas rencontré de problème. C’est là qu’il faut remettre en lumière l’analyse de Valentino Rossi, d’après qui doivent être prises en compte les spécificités de la M1. La Yamaha étant moins rapide en ligne droite que les autres motos, les pilotes doivent plus insister sur les freins pour rester à la hauteur de leurs adversaires. « C’est un circuit très exigeant pour le système de freinage et tout le monde en souffre, toutes les motos ont des prises d’air pour les refroidir. Les Yamaha en souffrent encore plus, parce que nous devons forcer sur les freins pour reprendre ce que nous perdons en ligne droite », explique le Docteur.
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