Tombé au 16e tour du Grand Prix de Catalogne alors qu’il était deuxième, Valentino Rossi sent qu’il a perdu l’opportunité de monter sur son 200e podium en MotoGP. Peut-être même sur la plus haute marche.
Espoir et désillusion. On avait peut-être plus vu Valentino Rossi aussi compétitif depuis Sepang 2018, où il a chuté à moins de 4 tours de l’arrivée alors qu’il menait. Ce dimanche, l’Italien est à nouveau parti à la faute alors qu’il était en position de se battre pour sa 116e victoire en carrière, qui lui résiste depuis le 25 juin 2017.
Troisième sur la grille de Barcelone, troisième au premier virage, il s’est montré agressif d’entrée de jeu, repassant Jack Miller pour ne pas laisser filer Franco Morbidelli en tête. Doublé par Fabio Quartararo au 6e tour, Valentino Rossi n’a pas lâché. Jamais son écart avec le leader de la course n’a dépassé la seconde.
Passé deuxième après une erreur de Franco Morbidelli, le pilote Yamaha tenait bon derrière Fabio Quartararo quand il a perdu l’avant dans le virage 2, au 17e des 24 tours à parcourir. La fin d’un Grand Prix de Catalogne où il avait été performant de bout en bout. « C’est dommage parce que nous avions besoin d’un podium après un tel week-end », soulignera-t-il d’ailleurs quelques heures plus tard.
« Je savais que c’était une grande opportunité, parce que j’aurais pu gagner, raconte-t-il encore. Après que Morbidelli ait fait son erreur j’ai commencé à pousser car je ne voulais avoir trop d’écart sur Fabio. J’essayais de rester près, aussi car je savais que les motos habituellement rapides sur la fin, les Suzuki et Ducati, n’étaient pas très loin. »
« Mais les températures étaient très basses, et le virage 2 est toujours dangereux car on a moins de température sur le flanc gauche du pneu avant. J’ai peut-être trop poussé à l’entrée du virage et j’ai perdu l’avant. Les données sont vraiment similaires au tour précédent, mais avec cette température, je devais faire plus attention à gauche. »
Valentino Rossi n’était qu’à 7-8 dixièmes de Fabio Quartararo quand il est parti à la faute. Vainqueur de la course, le Français a connu une grosse baisse de régime en fin d’épreuve, la faute à des pneus détruits. Son rythme est passé de 1’40 durant les 15 premières boucles à 1’41, 1’42 puis même 1’43 à la fin. Joan Mir lui a par exemple repris 1,7 secondes sur les deux derniers tours. « Un tour de plus et il me doublait », a-t-il d’ailleurs reconnu.
Peut-on dès lors imaginer que si Valentino Rossi était resté derrière Fabio Quartararo, il aurait pris l’avantage quand le Français a ralenti ? La question restera éternellement sans réponse, mais le pilote officiel Yamaha sait qu’il a manqué une grande occasion. Peut-être l’une des dernières de sa carrière en MotoGP.
« J’aurais pu monter sur le podium et je ne sais pas ce qu’il se serait passé dans les derniers tours, car tout le monde a beaucoup ralenti, en particulier Quartararo. (…) Fabio, Franco et moi étions les plus rapides sur la première partie de la course, nous étions très proches et peut-être que Fabio était un peu meilleur. Mais quand les pneus ont chuté, Quartararo a perdu beaucoup dans les derniers tours. Nous ne le saurons jamais parce que j’ai chuté, mais si j’avais été en mesure de moins ralentir que lui, peut-être parce que j’étais un peu meilleur dans les derniers tours, j’aurais aussi pu gagner. »
Ce troisième résultat blanc de l’année – le deuxième consécutif – fait perdre à Valentino Rossi deux plaeces u classement général. Doublé par Alex Rins et Brad Binder, l’Italien glisse au 11e rang, à 58 points de Fabio Quartararo. « Le week-end précédent, à Misano, fut complètement différent. Je n’étais pas bien avec la moto et je n’aurais pas fait une bonne course (même sans tomber). Aujourd’hui c’était autre chose, je voulais essayer de gagner et j’étais à la limite. Ce sont des erreurs différentes mais tu ne dois jamais commettre deux erreurs consécutives si tu veux te battre pour le championnat. »
Ses chances de titre se compliquent sérieusement, mais le nonuple champion du monde refuse de s’avouer vaincu, alors que 150 points restent à prendre. « J’ai 58 points de retard, mais c’est également vrai que ce n’est pas terminé tant que ce n’est pas mathématiquement fini. Il reste beaucoup de courses, nous devons être rapides. »
Championnat MotoGP après Barcelone : 1. Quartararo 108 pts, 2. Mir 100 (-8), 3. Viñales 90 (-18), 4. Dovizioso 84 (-24), 5. Morbidelli 77 (-31), 6. Miller 75 (-33), 7. Nakagami 72 (-36), 8. Rins 60 (-48), 9. Oliveira 59 (-49), 10. Binder 58 (-50)… Classement complet
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