C’est désormais officiel, Yamaha n’engagera plus de motos officielles sur le Dakar et en championnat du monde des rallyes. Après plus de quarante années de participation à cette épreuve, chère au regretté Jean-Claude Olivier, ancien président de Yamaha France, la marque japonaise, dont la dernière victoire remonte à 1998, a décidé de se retirer… mais sans fermer la porte !
Une page importante se tourne dans le monde des rallyes-raid. Yamaha, acteur historique du Dakar, arrête les frais. Cyril Neveu, Stéphane Peterhansel et Eddy Orioli, les trois pilotes qui ont fait gagner la marque à neuf reprises sur le Dakar, et tous les pilotes qui ont eu le privilège d’intégrer cette prestigieuse équipe, doivent avoir un peu de nostalgie aujourd’hui. Tout comme les nombreux fans qui rêvaient devant les XT500 préparées dans les années 80, puis les Ténéré et enfin, plus récemment, les WRF 450 qui filaient à des vitesses démentielles dans les sables africains, ou sur les pistes d’Amérique du Sud et d’Arabie Saoudite.
Cette décision répond malgré tout a une logique d’entreprise qui permet de mieux comprendre ce retrait. Cette participation était exclusivement supportée par Yamaha Europe, sous l’impulsion de son président Eric de Seynes qui perpétuait ainsi la volonté de Jean-Claude Olivier, ancien patron de Yamaha France et très impliqué sur le Dakar, auquel il avait personnellement participé à neuf reprises, terminant deuxième en 1985. De Seynes et JCO étaient très proches puisque le premier était son directeur commercial, avant de le remplacer à la tête de Yamaha.
Mais Yamaha n’homologue désormais plus la WRF 450, et une saison de rallye-raid leur coûte environ deux millions d’euros. Difficile, donc, de justifier une telle dépense pour des résultats mitigés et une moto aux ventes marginales.
L’avenir de la marque aux diapasons en rallye s’oriente maintenant vers une expérience offerte aux clients, afin de transmettre cette soif d’aventure qui, elle, ne s’éteindra jamais.
Eric de Seynes (Président de Yamaha Europe) : « Il faut se rappeler qu’il y a quelques années, on a voulu exploiter le passage du Dakar aux 450cm3 pour mettre en valeur notre WRF 450. A cette époque-là nous vendions plusieurs milliers de ce modèle en Europe et nous pouvions nous battre malgré des moyens mis en œuvre moins lourds que nos principaux concurrents. Sur toutes ces dernières éditions, nous avons vécu une formidable aventure avec Adrien Van Beveren que nous aurions dû mener à la victoire si il n’avait pas eu cet accident terrible à quelques encablures de l’arrivée du Dakar 2018. De la même façon, Adrien a fait cette année une de ses plus belles courses en exploitant parfaitement ses qualités de navigation et en terminant quatrième à 18 minutes du vainqueur après huit mille kilomètres de course. On peut être déçus de ne pas avoir fait podium mais c’est la course et on n’a pas de regrets à avoir. Pour nous, il est maintenant temps de tourner cette page. »
« Pour la deuxième fois dans l’histoire du Dakar, nous allons faire une pause dans notre engagement comme nous l’avions fait en 1999. Je voudrais en profiter pour remercier une nouvelle fois tous nos pilotes, techniciens, mécaniciens, managers qui nous ont permis de vivre cette aventure du Dakar sur ces onze dernières années. Cependant notre motivation reste intacte pour rester dans l’univers du rallye-raid mais en orientant nos investissements sur des programmes qui puissent encore mieux bénéficier à nos clients Ténéré et YXZ100R. Ainsi, nous allons prochainement présenter un tout nouveau projet qui va très vite démarrer avec la participation d’Alessandro Botturi et Pol Tarres à l’Africa Eco Race et surtout une collaboration avec d’autres rallyes en Europe, comme en Afrique, qui permettront à nos clients de découvrir la discipline dans les meilleures conditions. L’esprit du Marathon Ténéré revient…avec d’autres surprises ! »
Quel gâchis !