« La KTM n’est pas une Ducati ou une Yamaha », et Iker Lecuona estime que le constructeur autrichien ne lui a pas donné assez de temps pour s’adapter à la moto et à la catégorie.
Iker Lecuona a appris le samedi 7 août 2021 qu’il ne serait plus pilote KTM en 2022. Ce même jour a été annoncée la promotion de Raul Fernandez aux côtés de Remy Gardner dans l’équipe Tech3 KTM Factory Racing, où évoluaient alors le jeune espagnol et son coéquipier Danilo Petrucci. En quête d’un autre guidon, il a finalement dû quitter la catégorie MotoGP, et sera l’an prochain pilote officiel Honda en championnat du monde Superbike.
Arrivé en MotoGP en 2020, à l’âge de 20 ans, et avec seulement une cinquantaine de Grands Prix en Moto2 dans les bras – pour deux podiums obtenus –, Iker Lecuona a passé ses deux saisons sur la KTM RC16 du team Tech3. Bilan en chiffres : 30 départs, 6 courses terminées dans le top-10 (meilleur résultat : 6e du Grand Prix d’Autriche 2021), 66 points marqués et deux places de 20e au classement général.
Mais à l’heure de faire les comptes, l’Espagnol règle les siens avec son employeur. Il a toujours dit qu’il considérait avoir le niveau pour être en MotoGP, mais que d’autres pièces devaient s’assembler pour que le puzzle prenne forme. Les éléments sur lesquels il s’appuie dans sa critique envers KTM sont au nombre de trois.
Premièrement : le fait qu’il n’ait pas eu assez de temps pour s’adapter à la catégorie reine, lui qui est monté sur la KTM RC16 pour la première fois à 19 ans (Grand Prix de Valence 2019), et avec relativement peu d’expérience sur l’ensemble de sa carrière. « Sincèrement, je ne crois pas que ce soit correct. Parce que si tu crois dans un pilote, tu crois en lui pour un, deux, trois, quatre ans. Tu peux croire dans le pilote, mais ensuite tu dois aussi lui donner ce temps pour qu’il s’adapte, qu’il progresse. Si, avec un an, tu dis au pilote ‘tu dois être là’ ou lui mets la pression… Tout le monde a besoin de temps pour s’adapter. »
Deuxièmement : le fait qu’il soit jugé sur des prestations délivrées avec une moto difficile à emmener. « Je crois que dans ce cas, ils voulaient un pilote très jeune et rapide sur une moto très difficile. Mais ce n’est pas une Ducati, ce n’est pas une Yamaha. Nous avons travaillé durant ces deux années, je pouvais être rapide lors de certaines courses, ou la KTM pouvait être rapide, mais sur de nombreuses courses, les quatre KTM étaient les dernières. Ce n’est pas que je sois meilleur pilote une semaine avant ou après, c’est parce que cette moto est très difficile à comprendre et à travailler avec. Si on ne te donne pas de temps, tu ne peux rien faire. »
Troisièmement : le fait que le peloton MotoGP soit plus serré que jamais, ce qui te fait être au bas du classement alors que tu n’es qu’à quelques dixièmes du pilote le plus rapide. « Le niveau en MotoGP est très élevé. Nous avons été très rapides sur de nombreux circuits et j’étais souvent 15e (mais) à 7 dixièmes derrière, avec six constructeurs. Nous sommes dans la même seconde avec des motos complètement différentes. Donc ce n’est pas parce que tu es 15e que tu es lent. Tu es à 7 dixièmes du premier. Je crois que ce n’est jamais arrivé en MotoGP. Je ne sais pas s’il y a cinq ans, si tu étais à une seconde tu finissais sur le podium ; aujourd’hui, à une seconde, tu es dernier sur la grille. »
[…] Lecuona reproche à KTM de ne pas lui avoir donné assez de temps […]
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