Jack Miller ému aux larmes. L’image marquante de l’arrivée du Grand Prix d’Espagne n’était certainement pas celle que l’on s’attendait à voir en début de week-end. « Je suppose que c’est ce qui arrive quand tu dédies ta vie à une chose et que tu arrives finalement à l’obtenir », concéda-t-il à l’arrivée. Elle en dit long sur les difficultés traversées par l’Australien ces dernières semaines, d’une part. Sur la pression qui reposait sur ses épaules, d’autre part. Sur la (longue) attente depuis son premier succès en MotoGP, enfin.
Promu dans l’équipe officielle en 2021, Jack Miller y a été nommé pour prendre la relève d’Andrea Dovizioso au gouvernail du navire Ducati. Mais les premières semaines se sont mal passées. Un syndrome des loges a d’abord gâché son début de saison, au Qatar (9e à deux reprises), avant qu’une chute ne gâche son retour en forme au Portugal. Des contre-performances qui contrastaient avec les résultats des autres Ducatistes, en particulier ceux de son coéquipier Francesco Bagnaia. Certains le mettaient déjà hors-jeu dans la course au titre, et s’inquiétaient même de la prolongation de son contrat en 2022. À Jerez, Jack Miller a donné à ses détracteurs la monnaie de leur pièce.
Tout indiquait pourtant que Fabio Quartararo allait s’imposer. Mais la machine à gagner d’El Diablo s’est enrayée en Andalousie, la faute au même problème vécu par Jack Miller un mois et quelques jours : arm pump. Parti en tête mais rapidement doublé par le Français, le pilote Ducati a vu surgir l’opportunité de sa vie quand le rythme de son adversaire à commencer à chuter. « Je me suis dit qu’il fallait vite le passer car je voyais qu’il perdait en performance. » Chose faite au 16e des 25 tours. Il ne lui restait alors plus qu’à contenir le retour de ses poursuivants, Francesco Bagnaia et Franco Morbidelli.
Première victoire depuis Assen 2016 (Pays-Bas), première victoire en MotoGP sur le sec, première victoire avec la Desmosedici, première victoire en tant que pilote officiel Ducati : pas mal de barrières (mentales ?) ont sauté à Jerez. Sauté au passage du drapeau à damiers, puis coulé sur son visage quelques secondes plus tard.
Ce dimanche 2 mai n’était pas seulement le grand jour de Jack Miller, mais aussi celui de Ducati. Arrivé deuxième, Francesco Bagnaia enlève un troisième podium en quatre courses et prend les commandes du championnat MotoGP. Les Rouges reviennent sur les talons de Yamaha dans les classements des teams (9 points de retard au lieu de 42) et des constructeurs (15 points de retard au lieu de 24).
Ducati signe par la même occasion son premier doublé depuis Brno 2018, à l’époque obtenu par Andrea Dovizioso et Jorge Lorenzo, deux hommes désormais absents de la grille MotoGP. En prenant Francesco Bagnaia et Jack Miller, deux pilotes relativement jeunes qui n’avaient jamais gagné malgré plusieurs saisons sur la moto italienne, « Ducati a fait un choix et a beaucoup été critiqué. Mais les résultats sont là », se réjouissait Davide Tarddozzi, team-manager des Rouges, dimanche soir.
Avec Maverick Viñales, Johann Zarco, Fabio Quartararo et maintenant Francesco Bagnaia, cela fait quatre leaders du championnat différents en quatre Grands Prix. Du jamais vu en MotoGP. La statistique invite à la prudence quant à d’éventuelles prédictions, mais pour l’heure, Ducati est à la fête. Trois Desmosedici GP21 sont dans le top-6, et au moins une est montée sur chaque podium cette année. De bonnes dispositions avant de se rendre au Mans, dans deux semaines, où une Ducati s’est imposée en octobre dernier.
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